Du discours à la réalité de la politique municipale...

Publié le par Les Elus Agir pour Challes

Loin d'être une minorité qui vote systématiquement contre les projets et sans analyses ou propositions, nous rassemblons parfois nos voix à celles de la majorité pour adopter certaines décisions et n'hésitons pas à proposer !

 

Mais la démocratie donne aussi un pouvoir de critique à la minorité pour faire avancer et améliorer les projets ou décisions. Localement, ce principe n'est pas très bien accepté !

 

En ce mois d'avril exceptionnellement beau, nous voudrions nuancer quelques affirmations de  Monsieur le Maire, quelques ombres au tableau toujours resplendissant qu'il nous  dresse.


Il ne suffit pas de dire que Challes est une commune touristique pour qu'elle le soit ! Nous sommes d'accord avec le fait qu'il faille conforter l'activité thermale notamment en la diversifiant. Par contre l'activité de Medipole a peu à voir avec le tourisme, ni même le projet de centre neurologique. C'est une activité économique tertiaire autour de la santé.

 

Notre OTT vient de se qualifier en OT 2 étoiles. C'est une bonne chose. Mais ensuite, comment hausser la fréquentation touristique de loisirs sur notre commune avec les retombées que cela peut avoir ? Sur ce point nous nous interrogeons sur la stratégie de la majorité ? Pouvons-nous être autre chose qu'une escale d'un jour dans les pérégrinations des touristes qui fréquentent notre région ? Pouvons-nous favoriser un tourisme quatre saisons de courts séjours ? Quels moyens mettre en oeuvre ?

 

L'urbanisation à outrance de notre commune constituera-t-elle un facteur d'attractivité à l'avenir ? Posons-nous la question : nous-mêmes, lorsque nous partons en séjours, quelles destinations choisissons-nous ? Où décidons-nous de nous implanter quelques jours ? Quels types d'hébergement favorisons-nous ? Quelles activités recherchons-nous ?

 

La maire dit : "préservons les espaces naturels", mais de quels espaces parle-t-il ? Le PLU entraîne une diminution de ceux-ci et, en laissant tomber l'activité agricole, il impacte la qualité de ces milieux naturels tout en banalisant le paysage. Pouvons-nous proposer comme activité touristique la visite du parking de la clinique ou les lotissements challésiens ? Il est urgent de définir une stratégie claire et cohérente en matière touristique en valorisant les atouts qui nous restent en main ! Nous avons déjà montré dans un précédent article la disjonction entre la réalité des actes municipaux et l'image que l'on veut véhiculer de notre commune au travers de la couverture du Bulletin municipal.... Le PLU dans son PADD fait référence à un tourisme vert ! Pourtant, chaque fois que nous demandons d'élaborer une politique qui aille dans ce sens, la réponse fuse : "non, je ne veux pas m'encombrer de contraintes" (inscription de la zone humide des Noux en zone d'intérêt communautaire ; Corridor Ecologique ou Trame Verte) !

 

A plusieurs reprises le Maire fait référence à la construction d'une résidence pour personnes âgées sur le site de l'ancien camping Saint-Michel. Comprenons bien les choses : il ne s'agit pas d'une EHPAD ou d'une "maison de retraite" accessible à tous ! Il est probable que peu de challésiens pourront accéder à cette résidence compte tenu des tarifs qui auront cours... "Les plus de 60 ans valides l'attendent avec impatience"..... reste à savoir lesquels ... Nous nous orientons à recevoir de plus en plus de personnes âgées ou avec quelques handicaps : avons-nous toutes les structures pour les accueillir ; les voies piétonnes de circulation ? Nous pourrions nous rattacher au label "Bien vieillir ensemble" (voir notre article sur ce sujet) ! Qu'en est-il de la commission handicap maintes fois réclamées par notre liste et pourtant obligatoire dans notre commune ?

 

Enfin, sur la question budgétaire nous aurons l'occasion, dans un article spécifique, de développer l'analyse en actualisant notre diagnostic annuel sur la base des résultats 2010.

Ici, nous nous interrogeons sur la "politique responsable qui veut maintenir les taux d'impositions communaux à un niveau raisonnable et comparable à ceux existants dans les communes de même importance pour lui permettre de rénover, créer les équipements publics nécessaires à une cité ayant dépassé les 5000 habitants". Nous avons affaire à une gestion qui effectivement se veut être responsable en équilibrant les comptes annuellement, en recourant au maximum de subventions extérieures.... Mais il ne suffit pas de faire cela pour envisager l'avenir.

 

Nous partons d'une situation qui n'est pas catastrophique : nous l'avons toujours dit ! Mais elle n'a rien d'exceptionnelle ! Nos ratios sont en général dans la moyenne. Mais la tendance est à la dégradation de nos marges de manoeuvre. Le taux de rigidité structurelle (poids de nos dépenses obligatoires dans nos recettes de fonctionnement) se dégrade continuellement, le pouvoir d'achat de notre épargne (capacité d'autofinancement) diminue... Il n'est pas étonnant que beaucoup de quartiers historiques de Challes n'aient pas fait l'objet d'amélioration et que nous sommes dans une situation de pénurie en matière de salles communes pour les activités associatives. Les perspectives au niveau du centre-ville généreront des dépenses nouvelles importantes, en investissement et en fonctionnement. Cela laissera peu pour répondre aux préoccupations de beaucoup d'habitants. Il est fort à parier que pour faire face à toutes les ambitions du maire pour sa commune, il faudra augmenter les impôts locaux, qui contrairement à ce qui est dit ne sont pas dans la moyenne : le taux de taxe d'habitation est inférieur de 26% au taux moyen des communes du département ou 44% par rapport à la situation moyenne des communes françaises de plus de 5000 habitants...De fait, nous aurons du mal à continuellement demander aux autres contribuables de financer nos besoins collectifs....

 

L'Etat a annoncé à plusieurs reprises le gel des ses dotations. La réforme de la Taxe Professionnelle n'induit plus une fiscalité dynamique pour les Communautés d'Agglomération.

Côté des dépenses, les prix du BTP sont orientés à la hausse.

 

Aussi, deux solutions pour financer les investissements : augmenter les ressources propres en augmentant les impôts locaux (taxe d'habitation) -hausse qui sera aussi absorbée par la hausse des dépenses générées par l'augmentation de la taille de la commune- et recourir à l'emprunt.

 

L'augmentation de notre taux d'imposition devrait donc être durable et s'accentuer à l'avenir. Pour rendre cette charge tolérable par les ménages les moins aisés, nous avons proposé une politique plus ambitieuse en matière d'abattement pour charges de famille mais aussi de créer des abattements supplémentaires pour les ménages aux revenus modestes et ménages souffrant d'un handicap ou invalidité. Beaucoup souffrent déjà de loyers élevés sur la commune et du manque actuel de logements sociaux, tout en subissant la forte hausse des prix des dépenses obligatoires : eau, énergie, assurances, ....

 

La majorité a balayé d'un revers de main cette proposition.


 


 

 

Publié dans Billets d'humeur

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